Chrysler TC by Maserati (1989-1991)

Avant que Chrysler et Maserati ne se retrouvent sous la coupe de FCA, les deux constructeurs se sont unis dans un projet de cabriolet, le résultat nous donne la Chrysler TC (comme turbo convertible) by Maserati. Les mauvaises langues expliquent que nous obtenons le pire de ce qu'ils pouvaient nous offrir, c'est cruel mais pas totalement faux.

Dans les années 80, Chrysler se trouve en plein redressement sous la direction de Lee Iacocca, ce qui n'empêche pas notre homme de vouloir attaquer le marché du luxe. De l'autre côté de l'Atlantique, Maserati, lâché par Citroën en 1975, est repris en main par Alejandro de Tomaso avec la bénédiction, et l'aide, du gouvernement italien. En 1984, l'Américain se porte acquéreur de 15,6% de l'Italien, Iacocca et de Tomaso se connaissent bien, deux raisons suffisantes pour développer un cabriolet de luxe qui doit additionner le savoir-faire des deux entreprises.

Le résultat est présenté en 1986 au salon de l'auto de Los Angeles, nous l'attendions en concession dès le millésime 1987, pourtant il faut attendre deux ans de plus pour pouvoir se l'offrir. La 1989 Chrysler TC by Maserati repose sur la plateforme américaine K-car, elle accueille quatre passagers dans une longueur qu'excède pas les 4,46 mètres (176 pouces). Deux moteurs figurent au catalogue, un 2,2 litres turbo de 160 chevaux et 232 nm ou 171 lb-pi avec boite automatique à 3 rapports ainsi qu'un 2,2 litres turbo 16 soupapes en provenance de chez Cosworth de 200 chevauc et 298 nm ou 220 lb-pi avec boite manuelle à 5 rapports Getrag. En 1990 et 1991, le moteur de base est remplacé par un 3 litres V6 moins puissant, 141 chevaux, mais aussi coupleux que son prédécesseur, sa boite automatique gagne un rapport (4 au total).

Cuir italien, hardtop avec vitres "opéra" (rondes), 4 freins à disques + ABS Teves, commandes, réglage des sièges compris, électriques, système audio Infinity avec radio AM/FM, lecteur cassette et 10 HP, régulateur de vitesse, volant ajustable, l'équipement affiche complet, la seule option est le lecteur CD, ce qui est heureux parce qu'il convient de parler gros sous et là, c'est la douche froide pour les potentiels acheteurs.

La 1989 Chrysler TC by Maserati, fabriquée chez ce dernier en Italie, débute à partir de 33 000 dollars, le ticket d'entrée d'un millésime 1991 grimpe à 37 000 dollars contre 18 100 dollars pour une Chrysler LeBaron haut de gamme, 21 K$ toute équipée, dont elle a du mal à cacher qu'elle n'est que sa version endimanchée. De plus, avec une puissance qui culmine à 200 canassons, les amateurs de sportives restent sur leur faim. Enfin, l'auto doit composer avec une fiabilité que nous qualifierons pudiquement de folklorique, ni Chrysler, ni Maserati ne sont alors des références dans ce domaine, ce n'est rien de le dire, or les chiens ne font pas des chats.

Malgré un investissement de 600 millions de dollars, selon Bob Lutz, l'Italo-Américaine est un flop avec 3 764 ventes en 1989, 1 900 en 1990 et 1 636 en 1991, seules 501 TC sont animées par le plus puissant moteur.

Finissons avec une anecdote d'ordre marketing, parce qu'un projet mal ficelé doit l'être jusqu'au bout. TC signifie ici "Turbo Convertible" mais nous nous trouvons chez Chrysler où ces initiales veulent aussi dire "Town & Country", ce qui a entraîné une certaine confusion chez les habitués du constructeur d'Auburn Hills.

Via Road And Track, Autotrader, HemmingsAutomobile Catalog, 

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