General Motors, Dan Akerson dresse son bilan

Si General Motors avait voulu faire reléguer la présentation mondiale de la 2015 Ford Mustang au second plan de l'actualité automobile, il ne s'y serait pas pris autrement. Depuis le début du mois de décembre les grosses nouvelles tombent les unes après les autres: retour à la case départ pour Chevrolet en Europe (juste quelques modèles style Corvette), retrait complet de l'Etat fédéral américain de son capital, sortie de GM de celui de PSA, nomination de May Barra comme prochaine CEO, fermeture de la production australienne et investissement de 1,3 milliards de Dollars sur 5 sites aux USA. Dan Akerson ne chôme donc pas à l'aube de sa retraite mais il a pris le temps de dresser son bilan à la tête du numéro un américain lundi dernier au National Press Club.

- La fin de Government Motors et la nomination de Mary Barra comme nouvelle CEO lui font dire que pour la première fois depuis des décennies, les projecteurs sont braqués sur l'avenir de GM et non sur le passé. Après son passage par la case Chapitre 11, le "nouveau GM était fragile" et la tâche ardue. Néanmoins, le processus de restructuration fut rapide, 39 jours, ce qui a permis de ne pas dégrader l'image des marques du constructeur. Akerson souligne qu'il a aussi effacer des décennies de mauvaises décisions et d'indécisions. Il développe ce point.
- Comment est-on arriver au crash de 2009? Pour le futur ex-CEO, le début de la fin date des années 70 et 80. Il montre trois causes du doigt: des coûts devenus incontrôlables, une complexité inutile et une qualité en nette baisse...Le tout financé par une dette exorbitante.
Concernant le premier point, il cite le vieux problème du financement des prestations sociales, déjà équivalent au bénéfice de la société en 1978 ou des coûts salariaux en hausse de 4% chaque année entre 2003 et 2007 alors que les pertes ont été de 17,6 milliards de Dollars entre 2005 et 2007.
Sur le second point, il y avait par exemple 30 plateformes pour 9 millions de ventes ou 70 agences de publicité à travers le monde pour la seule marque Chevrolet, d'où des économies d'échelle au niveau 0. Dans un autre genre, GM a fait sous-traiter pratiquement tout ce qui était lié aux technologies de l'information et de la communication en pleine émergence d'internet. Le groupe travaillait avec 23 centre de données ne lui appartenant pas ou juste partiellement. Aujourd'hui il n'y en a plus que deux qui sont à lui.
Sur le troisième point, la qualité, dont on peut se demander du coup comment elle pouvait être financée, est passée au second plan et nombre de clients sont partis.
- Avec un tel constat, Akerson s'est fixé trois objectifs: restaurer la bonne réputation de GM, transformer le fonctionnement de l'entreprise et mettre le paquet sur la qualité.
Il cite par exemple les 3 milliards de Dollars investis pour aider les concessions à se moderniser, le traitement de problèmes complexes de clients qui est passé de 28 jours à une semaine avec comme projet de le faire descendre à une journée, l'introduction prochaine de la 4GLTE dans les autos ou encore les 4 milliards pour le développement de GM Financial au niveau mondial.
- Akerson parle aussi innovation. GM dépose beaucoup de brevets depuis des années mais peu atteignaient le stade de la commercialisation. Aujourd'hui les choses vont mieux, il cite l'exemple d'un système de soudure de l'aluminium breveté, ce matériau étant appeler à se substituer à l'acier pour gagner en poids. Le nombre de plateformes sera divisé par deux d'ici 10 ans.
- Il continue par quelques chiffres.
GM, c'est la plus grosse IPO de l'histoire des USA, elle se monte à 23,1 milliards de Dollars.
Depuis 2009, le groupe a généré 604 milliards de chiffre d'affaires et a aligné 15 trimestres de suite dans le vert qui ont rapporté 30 milliards avant impôts et intérêts.
- Il finit son développement en parlant automobile et plus précisément du fait qu'elles sont désormais compétitives face à la concurrence. Il y a quelques années, le président Obama demandait "pourquoi ne peuvent-il pas faire une Corolla?", aujourd'hui GM produit des voitures et des trucks qui sont salués par Consumer Reports, J.D. Power ou le jury du NACOTY.
- Akerson conclut en remerciant les administrations Bush et Obama qui ont mis la main au portefeuille pour sauver l'industrie automobile américaine. Quand on lui demande si le quolibet de Government Motors affecte encore l'entreprise, il déclare qu'il ne l'entend plus et fait un parallèle avec Reagan qui  affirmait que sa politique économique marcherait le jour "où les gens arrêteraient de l'appeler Reaganomics". General Motors est donc à nouveau sur de bons rails.

Via GM

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