Dodge Viper, histoire en bref

Le 31 août prochain, à moins que ce ne soit le 16 du même mois comme le suggère Autoline, la production de la Dodge Viper cessera définitivement, entraînant dans sa chute le site de Conner Avenue qui fermera ses portes. Je vous propose aujourd'hui de revenir sur la carrière de cette légendaire Américaine.

En 1988, Bob Lutz, alors président de Chrysler, et Tom Gale, directeur du design du constructeur, décident de développer une sorte de Cobra modernisée, c'est à dire sans superflu. Sont ainsi rayés du cahier des charges gadgets inutiles, turbos ou boites automatiques. Carroll Shelby et Lamborghini prennent part au projet, le premier influence le style de la voiture (qui puise son inspiration chez les AC Cobra et Shelby Cobra Daytona) même si des problèmes de santé l'empêchent d'en être directement responsable, le second, alors filiale de Chrysler, fourni le 8 litres V10, avec bloc en alu, de 400 chevaux et 610 nm ou 450 lb-pi.
Le résultat est montré au salon de Détroit en 1989 sous la forme de concept. Le coup de foudre entre la Viper et le public est immédiat, certains envoient carrément un chèque à Chrysler pour la réserver, ce qui pousse Lee Iacocca, alors patron du constructeur d'Auburn Hills, à donner son feu vert pour une production limitée.
Après une apparition aux 500 miles d'Indianapolis en 1991 comme pace car, Carroll Shelby se trouve derrière le volant, les livraisons débutent au début de l'année 1992. La Dodge se présente alors sous la forme d'un cabriolet sans poignées de portes extérieures, sans vitres latérales et sans toit fixe. Malgré tout, elle est facturée autour de 52 K$, taxe sur les véhicules gourmands comprise, et certains concessionnaires peu scrupuleux n'hésitent pas à alourdir le prix de 10 K$. Néanmoins, avec un 0-60 mph ou 97 km/h bouclé en 4,5 secondes et une vitesse de pointe de 165 mph ou 265,5 km/h cheveux au vent, elle procure son lot de sensations. En 1994, la climatisation et des panneaux amovibles en guise de toit apparaissent au catalogue des options pour ceux qui recherchent un peu de confort.
Deux ans plus tard, la Viper reçoit une importante mise à jour et la GTS coupé apparaît. Offerte avec la fameuse teinte Shelby Blue plus stripping blanc, elle marque accessoirement le début de la polémique sur le nombre de générations de Viper. Certains la considèrent comme la deuxième, d'autres pas. Notons par ailleurs l'apparition des poignées de portes extérieures et de vraies vitres latérales ainsi qu'un échappement qui va du côté vers l'arrière en raisons de plaintes de clients victimes de brûlures. Le V10 passe à 415 chevaux sur la R/T et à 450 chevaux sur la GTS alors que la partie châssis est revue. L'ABS est monté en 2001. Par ailleurs, la production bouge de Mack Avenue à Conner Avenue en 1995 et la GTS est la pace car des 500 miles d'Indianapolis en 1996. La première/deuxième (rayez la mention inutile) génération de Viper est stoppée en 2002 avec une Final Edition (cela deviendra une tradition "Viperienne") rouge et blanche tirée en 360 exemplaires. Elle boucle à cette date le 0-60 mph en 4 secondes et la vitese maxi est de 185 mph ou 290 km/h.
Une nouvelle Viper (2ème ou 3ème génération) sort en 2003 avec un style plus anguleux et agressif. Les RT/10 Roadster et GTS Coupé sont remplacés par une seule SRT10 Cabriolet. le V10 cube désormais 8,3 litres, il développe 500 chevaux et 712 nm ou 525 lb-pi, de quoi permettre un 0-60 mph en 3,8 secondes et une vitesse maxi de 190 mph ou 306 km/h. En 2005 à Détroit, le coupé sort et le moteur gagne 10 chevaux. En 2007, Daimler vend Chrysler à Cerberus et la production est momentanément arrêtée.
La Viper revient en 2008 avec une profonde remise à niveau (suffisante pour en faire une nouvelle génération pour certains mais là encore, les discussions sont vives). Le 10 pattes, développé avec l'aide de McLaren Automotive et Ricardo Consulting Engineers, passe à 8,4 litres, il aligne 600 chevaux et 759 nm ou 560 lb-pi. Par ailleurs, une boite manuelle à 6 rapports et un différentiel à glissement limité sont montés. Hélas, la crise économique passe par là et en 2009, Ralph Gilles annonce que le millésime 2010 sera le dernier. Chrysler tente même de vendre le nom Viper sans néanmoins réussir à trouver un acheteur.
L'actuelle, et ultime, Viper est présentée au salon de New York en 2012 sous la forme unique de coupé et comme étant une SRT. Elle développe alors 640 chevaux et 813 nm ou 600 lb-pi, de quoi lui permettre un 0-60 mph en 3 secondes et une vitesse maxi de 202 mph ou 325 km/h dans un bon confort puisqu'elle s'embourgeoise. L'ESP et le Lauch Control sont présents pour la première fois. Hélas, la mayonnaise ne prend pas et les clients ne se bousculent pas au portillon pour se l'offrir. FCA tente alors de la (re)lancer. Pour le millésime 2015, la Viper redevient une Dodge, son prix fond de 15 K$ et le moteur gagne 5 petits chevaux. Hélas, rien n'y fait et en juin 2016, le constructeur annonce dans un communiqué que le millésime 2017, dont la production cessera fin août, est le dernier.
Verra t-on un jour une Viper "Gen 4 ou 6", Sergio Marchionne ne ferme pas la porte à cette hypothèse mais il n'y a rien de concret aujourd'hui. Pis, faut-il le souhaiter ? Si la voiture repose sur la plateforme Giorgio dont on ne sait même pas si elle peut accueillir un V8, rien n'est moins sûr dans la mesure où il est difficile de dissocier cette supercar de son énorme V10 de camion.

Via The Viper Store, BulletMotorsports, archives persos

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