Histoire du Sears Motor Buggy

Sears est le troisième groupe de distribution des États-Unis, derrière Walmart et The Home Depot, et vend un peu de tout sauf des automobiles. Pourtant, l'entreprise a brièvement tenté le coup il y a un peu plus d'un siècle de cela avec son Sears Motor Buggy.

Les origines de Sears remontent à 1986 lorsque Richard W. Sears achète un lot de montres à un bijoutier qui souhaitait s'en débarrasser et fonde la R. W. Sears Watch Company à Minneapolis, Minnesota. En 1893, Sears, Roebuck and Company nait avec pour objectif de vendre ses produits par correspondance à une clientèle rurale avec un atout prix par rapport aux magasins traditionnels. 3 ans plus tard, le premier catalogue de la société est imprimé et à l'automne 1908, ses lecteurs découvrent pour la première fois une automobile.
En effet, Richard Sears vient de partir à la retraite et son successeur,  Robert E. Wood, prend contact avec Alvaro S. Krotz, qui a fabriqué une voiture électrique sous son nom entre 1903 et 1904, pour développer et produire un modèle vendu par Sears. Le fruit de cette alliance est un buggy de marque Sears Motor. L'assemblage débute à l'usine Hercules Buggy à Evansville, Indiana, en 1908, puis est délocalisé au site Sears Motor Car Works à Chicago fin 1909.
Le Sears Motor Buggy avance un gros argument par rapport au Ford Model T qui entame sa carrière au même moment, il est facturé à partir de 395 dollars, soit la moitié du prix de son concurrent. La gamme se diversifie en 1910 avec cinq modèles différents, dont une version pour 4 passagers et un camion. La fourchette tarifaire va de 325 dollars pour le Model G de base à 495 dollars pour le Model L qui ajoute des ailes, un toit, des pneus avec bandes de roulement en caoutchouc et des marchepieds. Plusieurs teintes sont disponibles, par exemple les Carmen Red/Black et Brewster Green/Black. Le client peut chercher sa voiture à Chicago ou se faire livrer à la gare la plus proche de chez lui.
Cette auto qui est "plus qu'un buggy avec un moteur", est animée par un 2 cylindres de 10 (1908-1909) ou 14 (à partir de 19010) chevaux refroidi par air, ce qui ne lui permet pas d'aller plus haut que 25 mph ou 40 km/h mais pour Sears, ce n'est pas un problème puisque le conducteur de base ne souhaite pas foncer, si je puis dire, à 40 ou 50 mph (64-80,5 km/h). Il convient d'ajouter que de toute façon, rouler à 20 mph ou 32 km/h à son bord procure les mêmes sensations que de filer à 100 mph ou 161 km/h.
Malgré une incontestable satisfaction clientèle, le Sears Motor Buggy se montre bien plus costaud qu'un cheval et ne "mange rien" lorsqu'il ne travaille pas, l'aventure tourne court pour une cruelle raison d'ordre industrielle, il coûte plus qu'il ne rapporte. En 1913, la production, d'un total de 3 500 exemplaires, cesse définitivement. Notez que dès 1912, peut-être depuis fin 1911, il est vendu sous logo Lincoln puisque Lincoln Motor Car Works récupère l'outillage et hérite en conséquence de sa fabrication.
Sears retentera de vendre une auto entre 1952 et 1953, le temps d'un millésime, il s'agit de la Allstate, une Henry J deux portes de Kaiser-Fasier rebadgée.
Aujourd'hui, Sears ne compte plus prendre de risque et ce n'est de toute façon pas le moment de le faire, l'entreprise traverse de grosses difficultés et se bat pour sa survie.
Via CNN Auto, SearsMotor Buggy.com

Commentaires

  1. Comment j’ai pu passer à côté de ton blog tout ce temps ? Franchement, j’apprends beaucoup de nouvelles informations à propos des firmes américaines et ça me fait plaisir :)

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés depuis une semaine

Chevrolet Camaro, de 88 à 580 chevaux