L'UAW envisage de ressortir son "acheter américain"

"Acheter américain et embaucher américain", le souhait émis par Donald Trump lors de son discours d'investiture n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd puisque l'UAW entend profiter de l'occasion pour ressortir de la naphtaline son "acheter américain" (buy american).

À la fin des années 70 et durant les années 80, les Japonais commencent à prendre des parts de marché aux constructeurs américains et implantent des usines sans représentation syndicale sur le territoire. Ces dernières sont d'ailleurs le plus souvent situées dans le sud du pays où politiciens et population y sont tout autant hostiles. Pour tenter de contrer cette offensive nippone, l'UAW sort alors une campagne publicitaire qui incite le consommateur à acheter américain. Le président du syndicat Dennis Williams annonce qu'il pourrait très bientôt refaire la même.
Notre homme explique qu'il veut profiter du climat pro-américain impulsé par le président. Il rappelle qu'aucune entreprise ne peut survivre sans ce marché, immense et au pouvoir d'achat de sa population élevé. Il estime en conséquence qu'il est en position de pouvoir taper du poing sur la table et mettre la pression.
Reste que nous ne sommes plus dans les années 70 ou 80 et se pose la question qui tue, c'est quoi une voiture américaine ? Pour votre serviteur, c'est une voiture de marque américaine mais l'UAW ne peut pas se contenter de cela. Il prend l'exemple des Chevrolet Silverado et Ford Fusion, la moitié d'entre eux est assemblée aux USA, l'autre moitié au Mexique. Le Chrysler Pacifica est à 100% construit au Canada mais il recourt à de nombreuses pièces américaines, est-ce opportun de le saquer ? La Honda Civic est construite à Greensburg, Indiana, et la Toyota Camry à Gergetown, Kentucky, sauf que ces usines ne sont pas syndiquées et que leur faire de la publicité serait incongru.
Aujourd'hui, le consommateur qui veut savoir qui produit quoi dispose de plusieurs outils :
- Il peut regarder le numéro d'identification du véhicule, sauf qu'interpréter une série de chiffres n'est pas chose aisée.
- Regarder la liste (dispo ici) de l'UAW des voitures produites dans des usines américaines et canadiennes syndiquées (UAW ou UNIFOR).
- Regarder le pourcentage de pièces américaines ou canadiennes dans une auto, une information obligatoire depuis le vote de l'American Automobile Labeling Act en 1994.
- Se fier aux classements de Cars.com et de l'école de commerce de l'université de Kogod.
Sachez pour finir que l'UAW soutient Trump dans sa volonté de renégocier l'ALENA mais s'opose au désormais défunt décret anti-immigration. Il souhaite également s'installer chez Tesla à Fremont, Californie, et ne désespère pas de s'implanter dans le sud.

Via Detroit Free Press

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