Une fusion entre FCA et GM est-elle possible?

L'idée d'une fusion entre Chrysler et General Motors n'est pas nouvelle, l'administration Bush (fils) avait envisagé la chose mais reconnaissons qu'il s'agissait à l'époque de marier deux canards boiteux, l'intérêt était donc proche de 0. Aujourd'hui, les deux constructeurs vont bien mais selon Sergio Marchionne, FCA doit s'allier à son confrère pour atteindre la masse critique qui lui permettra de survivre. Problème, la CEO de GM Mary Barra, soutenue par son conseil d'administration, ne veut pas d'une telle alliance. Du coup, le constructeur d'Auburn Hills laisse planer la menace d'une OPA hostile pour forcer Barra à négocier. Un tel scénario est-il seulement possible ?

Tout ce qui n'est techniquement pas impossible est par définition faisable, donc une fusion GM/FCA ne peut pas être écartée d'un revers de mains. Selon plusieurs sources de Reuters proches du dossier, GM prend conseil auprès de Goldman Sachs (voire Morgan Stanley pour l'une d'elles) afin de bloquer toute tentative d'OPA hostile alors que FCA se tourne vers UBS pour l'aider dans ce projet. Personne ne confirme rien et le secret reste total mais difficile de ne pas faire un rapprochement avec ce dossier même si selon un porte-parole de GM Tony Cervone, cela est tout à fait normal d'être assisté par des banques d'affaires pour une grande entreprise.
La potentielle chance de Marchionne s'appelle peut-être Green Light Capital, un hedge fund dirigé par David Einhorn, une personne très influente à Wall Street. Entre janvier et mars 2015 cet organisme a acheté 9,5 millions d'actions de GM, ce qui en fait l'un des plus gros actionnaires du géant de Détroit, et n'a pas indiqué ce qu'il souhaitait en faire. Pourrait -il aider FCA ou au contraire servir de chevalier blanc à GM ?
Autre atout dans la manche de Marchionne, le fond d'investissement Exor qui possède 13 milliards d'euros (environ 14,6 milliards de dollars) en actifs. La société est dirigée par la famille Agnelli, son président de conseil d'administration est John Elkann, qui occupe également cette fonction chez FCA, et son vice-président s'appelle Sergio Marchionne. Les OPA hostiles ne leur font pas peur comme le prouve celle menée contre PartnerRe, l'un des leaders mondiaux de la réassurance.
Nous le voyons, FCA possède quelques "biscuits" pour s'attaquer à GM mais il souffre également de grosses faiblesse, les voici :
- Tout d'abord, cette affaire pourrait nous rappeler la fable de la Fontaine de la grenouille qui voulait être aussi grosse que le bœuf. La capitalisation boursière de GM est de 57 milliards de dollars et son chiffre d'affaires se monte à 156 milliards de dollars. FCA ne pèse que 20 milliards de dollars et son CA est de 96 milliards d'euros.
- Ensuite, FCA fait partie du cercle des constructeurs les plus endettés, sa dette est de 8,6 milliards d'euros. L'idée pour séduire les investisseurs serait donc de mettre Ferrari sur la table mais cela suffira t-il ?
- Enfin, l'analyste Max Warburton, une personne respectée dans le milieu des affaires et qui suit Marchionne depuis des années, note qu'il convient de prendre la possibilité d'une OPA hostile de FCA contre GM très au sérieux mais que cette opération sans précédent sera difficile à mener à terme. En effet, FCA devra racheter des actions à des actionnaires, des syndicats ou des autorités anti-trusts, ce qui est très complexe car les intérêts des uns diffèrent de ceux des autres.

Via Detroit Free Press, Reuters

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