FCA trop laxiste avec ses rappels selon la NHTSA

L'affaire des commutateurs d'allumage de GM va laisser des traces et pas seulement pour l'entreprise. En effet, le laxisme de la NHTSA, qui n'a rien vu ou n'a rien voulu voir pendant 10 ans, a largement été pointé du doigt et vous imaginez bien que ses dirigeants n'ont pas envie de se payer un deuxième scandale de ce genre. Ce durcissement de ton pourrait être préjudiciable à FCA dont une bonne vingtaine de rappels couvrant 11 millions de véhicules n'auraient pas été faits dans les règles...Quand des réparations ont été faites.

Début mai, la NHTSA envoie une première salve, le constructeur d'Auburn Hills est prié de s'expliquer lors d'une audience publique qui se déroulera le 2 juillet sur 20 rappels datant de 2013 et couvrant 10 millions d'autos qui n'auraient pas respecté la réglementation en vigueur. jeudi, l'agence a ajouté une deuxième couche sous la forme de deux autres campagnes datant de 2014, représentant 1 million d'autos et auxquelles on reproche les mêmes choses.
Qu'est-ce que FCA a fait de mal selon les fédéraux ? C'est simple, le constructeur n'aurait pas averti les propriétaires et / ou effectué les réparations dans un délai raisonnable...Quant tout ceci a bien été fait, ce serait loin d'être toujours le cas.
Voici quelques exemples cités par la NHTSA.
- En 2013, 278 000 SUV et trucks doivent repasser à l'atelier pour un problème d'écrou du pignon de différentiel qui peut partir. 16 mois plus tard, la plupart des réparations ne sont toujours pas faites faute de pièces disponibles.
- La même année, un million de trucks sont rappelés pour un pépin de direction. Bilan de l'opération, des livraisons de pièces de rechange bloquées car tout aussi défectueuses que les précédentes.
- Dans une autre campagne, FCA aurait mis 5 mois pour prévenir ses clients d'un problème d'airbags et a carrément "oublié" de les informer d'un autre soucis qui date de 6 mois.
Le constructeur d'Auburn Hills reste pour le moment discret sur ce dossier, outre le sempiternel "nous collaborons pleinement avec la NHTSA", il assure avoir amélioré ses procédures afin que les rappels se déroulent le mieux possible. Au niveau des fautes, il admet avoir dépasser dans 5 cas les 60 jours prévus par la loi pour avertir les propriétaires d'un problème affectant leur auto, tous dans un délais de 4 jours, sauf un qui en a pris 12.
Concrètement, FCA risque une amende de 35 millions de dollars par rappel n'ayant pas respecté la réglementation mais il peut aussi se voir contraint de rembourser les véhicules qu'il serait incapable de réparer correctement, moins une décote raisonnable.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, une cour d'appel fédérale a cassé un jugement précédent en ordonnant la tenue d'un procès impliquant un minivan qui aurait inopinément reculé dans un garage, coinçant une dame âgée de 75 ans entre le véhicule et la porte et tuant son mari de 83 ans d'une crise cardiaque après avoir été renversé.

Via The Detroit News, NBC News