Tesla, fossoyeur de l'industrie automobile allemande ?

Tesla va-t-il mettre à genou l'ensemble de l'industrie automobile allemande ? C'est en tout cas ce que suggèrent certains indicateurs économiques. En gros, les constructeurs teutons pourraient vivre ce qu'ont vécu leurs homologues américains dans les années 70, un déclin rapide de leur activité. Développons les points essentiels de cette thèse.

Tout d'abord, les ventes. Le graphique ci-dessous est on ne peut plus clair, la seule Model 3 éclipse toute forme de concurrence aux USA mais aussi en Europe où elle s'est installée aux premières places du classement dès son lancement il y a un an (elle figurait en troisième position en décembre). Ce scénario, nous pourrions bien le retrouver en Chine avec le début de l'activité de la Gigafactory locale alors que celle en construction près de Berlin aidera à encore mieux pénétrer le vieux continent.
Conséquence de ce mouvement, l'industrie automobile allemande est au plus bas depuis 22 ans et 1 million d'emplois sont en danger, tant chez les constructeurs (BMW, Volkswagen, Daimler) que chez les équipementiers (Michelin, Bosch, Continental). Volkmar Denner, patron de Bosch, reconnaît que la production automobile pourrait avoir franchi son pic. En tout cas, les ventes de voitures allemandes baissent depuis 17 mois sans discontinuer alors que celles de Tesla grimpent.

Tesla peut-il réellement faire trébucher l'automobile allemande ou est-ce que cette dernière traverse simplement une mauvaise passe ? Selon un ingénieur local, la vérité est qu'aucun constructeur teuton n'a en cours de développement un modèle (essence, diesel ou électrique) capable de concurrencer la Model 3 et que sans réaction immédiate de ceux-ci, c'est toute l'Allemagne qui pourrait trinquer.

Dernier point à aborder, le passage de la voiture à combustion interne à la voiture électrique constituera de toute façon une claque pour l'emploi, la seconde se montre en effet plus facile à assembler que la première, ce qui signifie qu'elle n'a pas autant besoin de main d'œuvre. Stefan Bratzel, du German Center of Automotive Management, n'hésite d'ailleurs pas déclarer que la transition vers la VE pourrait marquer la fin de l'emploi de masse chez les constructeurs, or, c'est bien Tesla qui force les autres à prendre le chemin de l'électricité, aidé il est vrai par des normes environnementales qui se durcissent, une direction que les Allemands ont pris un peu tard, ils en payent aujourd'hui le prix.

Via CCN

Commentaires

Articles les plus consultés depuis une semaine

2012 Dodge Challenger SRT8 par Dusold Designs, un noir mat du plus bel effet

Chevrolet Camaro, de 88 à 580 chevaux